Architecture et développement durable

Le Bâtiment est le secteur le plus consommateur d’énergie. Face aux enjeux climatiques, la réglementation thermique dans le secteur devient en conséquence de plus en plus contraignante.

Cependant, une architecture durable ne se limite pas à la seule performance énergétique. Elle propose une autre manière d’appréhender globalement le projet de construction ou de réhabilitation.

Elle consiste parfois avant tout à redécouvrir des pratiques de base, trop souvent oubliées dans les pratiques constructives des dernières décennies. Parmi elles, la prise en compte des spécificités du site, l’utilisation de ressources et de matériaux locaux ou le bien-être et la santé des habitants.

Concevoir l’architecture autrement

Un bâtiment durable est un bâtiment qui économise les ressources, regroupées en cinq catégories : le sol, les matériaux, l’énergie, l’eau et l’air. Ces ressources doivent être préservées et économisées au maximum.

L’architecture durable va au-delà des questions purement techniques. Il s’agit d’une architecture qui s’inscrit dans le temps, capable d’être renouvelée pour répondre à différents besoins qui vont changer au fil des années. Par exemple, une école devrait pouvoir se transformer en bureaux ou en logement sans problème.

Les matériaux de construction utilisés doivent être recyclables : bardage, toit…

Une architecture aux sources de l’écologie

Aujourd’hui pour produire sans polluer ou détruire, il est nécessaire de construire des alternatives basées sur la logique de la biodiversité et du vivant.

Cet objectif est important dans une logique de durabilité, pour arriver à construire des bâtiments pour les générations à venir, sans épuiser les sols et avec le plus faible besoin énergétique possible. Cela passe par l’utilisation de matériaux renouvelables tels que la paille, la pierre, le solid surface ou encore le bois.

L’exemple du Vorarlberg, en Autriche

Située à l’ouest de l’Autriche, la région du Vorarlberg a des allures de cartes postales. Fondée sur le développement durable et l’utilisation d’un matériau traditionnel, la région est un bel exemple d’architecture durable.

Architectes et artisans travaillent ensemble dans le but commun de construire des bâtiments de qualité. Parmi les bonnes idées qui ont fait leur chemin dans la région, la construction de bâtiments passifs, consommant moins de 15 kW par m2 et par an en chauffage.

Pour obtenir ces prouesses, les bâtiments ont nécessité de quelques aménagements. Ils présentent un excellent système d’isolation. Selon l’architecte Hermann Kaufmann, qui a participé au projet, les murs comportent environ 35 centimètres d’isolant. Les fenêtres sont en grande partie en triple vitrage.

Les bâtiments ne possèdent pas de système de chauffage à l’intérieur, mais uniquement un dispositif de ventilation combiné à une pompe à chaleur. La pompe chauffe l’air pour chauffer les pièces.

La construction de bâtiments passifs est toutefois relativement onéreuse, environ 10 à 15% de plus qu’un édifice standard. Pour absorber ce surcoût, les artisans de la région ont développé des techniques de construction nouvelles, telles que le préfabriqué.

Ces techniques permettent de construire rapidement à un prix équivalent de celui des constructions en brique ou en béton. En modernisant la construction bois, les architectes et artisans du Vorarlberg ont fait de leur région un modèle de développement durable.

Au cours des 15 dernières années, pus de 600 maisons passives ont vu le jour dans la région. Et depuis 2007, tous les bâtiments neufs réalisés par des maitres d’ouvrage publics ont l’obligation d’être passifs.