L’extension du nombre des surfaces construites et des réseaux routiers a crée une imperméabilisation croissante des sols. Résultat : cela a multiplié mécaniquement le volume des eaux de ruissellement qui ont alors saturé les réseaux d’assainissement et contribué à générer toutes sortes de pollutions.
Paradoxe supplémentaire : certaines collectivités augmentent les capacités de leurs réseaux, non pas en fonction du rejet des eaux usées, mais pour faire face à ces problèmes d’eaux de ruissellement !
Pour suivre l’extension géographique des communes, les réseaux actuels ont été constitués par adjonctions successives. Mais l’imperméabilisation croissante des anciennes et des nouvelles zones a été souvent mal estimée, ce qui crée d’importants risques. En effet, la grande vitesse d’écoulement des eaux pluviales sur ces surfaces imperméabilisées apporte, dans le réseau, des volumes d’eau très importants, en un temps très court.
Dans les réseaux unitaires, ces eaux sont mélangées aux effluents des égouts et rejetées ensuite dans les réseaux d’assainissement. Dans les réseaux séparatifs, ces eaux sont dirigées directement dans les rivières par des conduites souterraines.
Résultat : tout cela génère un surdimensionnement coûteux des réseaux, ainsi qu’une saturation et un mauvais fonctionnement des stations d’épuration. De plus, pendant les pluies d’orage, les polluants déposés dans les réseaux sont évacués rapidement et sans traitement préalable, provoquant une pollution des cours d’eau.
Dans les zones à forte densité de population, des surfaces de plus en plus importantes sont imperméabilisées sans qu’aucun contrôle réel ne soit effectué.
L’eau de ruissellement à évacuer est de 40% dans les zones pavillonnaires et de 100% dans les zones urbaines, alors qu’elle est très faible, voire nulle, dans la nature.
L’imperméabilisation croissante ne perturbe pas seulement le système d’assainissement, mais conduit aussi à des risques d’inondation. Des études ont montré que le débit des hautes eaux d’un bassin versant augmente, en moyenne, dans une proportion de 40 à 60 % par rapport à la surface imperméabilisée.
Dans les zones urbaines et les grandes villes, le bilan énergétique normal est alors perturbé. Les villes gardent de la chaleur, car les bâtiments et les rues absorbent une grande quantité d’énergie solaire par l’effet rebond du soleil entre le sol et les façades des immeubles. Et les couleurs sombres, en particulier celle de l’enrobé des rues, accentuent ce phénomène. Cette énergie, captée le jour, est ensuite restituée la nuit.
Il est fréquent de mesurer des écarts de température nocturne allant jusqu’à 10 degrés entre le centre ville et le zones résidentielles. Normalement, l’évaporation des eaux consomme de la chaleur et abaisse la température. Mais l’eau évacuée en surface n’est plus là pour remplir ce rôle.
Résultat : ce manque d’évaporation crée un air sec et fait souffrir la végétation.
Enfin, l’eau d’infiltration parvenant jusqu’à la nappe ne suffit souvent plus pour renouveler, alors que les prélèvements pour les besoins industriels et ménagers augmentent.
Le revêtement pavé béton classique a toujours été considéré, à juste titre, comme un revêtement légèrement poreux et les techniques de mise en œuvre tiennent compte de ce phénomène.
Depuis une dizaine d’années, les producteurs ont conçu et fabriqué des pavés et des dalles béton, capables d’évacuer d’importantes quantités d’eau.
Economiquement, le choix du système de pavage-dallage à infiltration est pertinent car cette solution permet d’infiltrer durablement la totalité des pluies moyennes et d’écrêter sensiblement les pluies d’orage.
Cette technique d’infiltration est unique car elle parvient à préserver les avantages esthétiques, très souvent décisifs, proposés par les pavés en béton.
Ceux-ci assurent l’infiltration de l’eau par leur constitution ou par des dispositifs de joints élargis et filtrants.
L’un des avantages majeurs des pavés en béton provient de leur large palette de formes, de coloris et d’aspects de surface, qui apportent des atouts esthétiques indéniables aux architectes et paysagistes.
Autre avantage de taille : les pavés béton permettent également d’éviter la formation gênante des flaques d’eau importantes et stagnantes, ce qui rend les eaux de pluie moins gênantes pour les utilisateurs sur les aires de stationnement, les trottoirs, les voiries de lotissement et les terrasses.
Ce système de pavé ne doit pas être utilisé pour les zones de captage d’eau potable, les routes dont le trafic est classé de T1 à T3+, les endroits où la nappe phréatique est à une profondeur inférieure aux normes fixées par la Loi sur l’eau.