Etonnant de voir à quel point tous les grands medias internet bâtiment se sont jetés sur le marché grand public ces derniers mois.
Le premier d'entre eux l'avait fait il y a déjà quelques années, en l'occurrence, le Groupe CyberArchi avec le site www.travaux.com, tout en gérant ses sites "pros" pour architectes et entreprises. Entre temps, d'autres intervenants bien différents sont apparus sur ce marché du grand public et on distinguait assez bien les deux grandes familles : la presse B2B et B2C (brrrr, je déteste ces expressions).
Mais en quelques mois, les 3 plus grands de la presse web professionnelle se sont portés sur ce nouveau marché avec des objectifs, qui, ma foi, m'échappent un peu.
Batiactu a tiré le premier avec www.maisonapart.com, un site grand public plutôt réussi et qui a tissé déjà de solides partenariats.
Les deux autres ont répondu quelques temps plus tard en utilisant judicieusement (comme Batiactu) leurs bases de données "produits" pour créer d'emblée, un certain contenu :
* Le Moniteur a sorti son www.batiproduitsmaison.com, un succédané de Batiproduits, bien connu pour sa bibliothèque de produits et matériaux de construction (voir l'article) à l'usage des professionnels de la construction. Pour le coup, on peut être un peu déçu car il n'apporte pas grand'chose mais bon, le site est encore jeune et il lui faut le temps de se remplir.
* Batiweb, (allez, je l'écris en entier bien qu'ils m'aient blacklisté de leurs newsletters) a sorti www.dkomaison.com. Dans la veine de celui de Batiactu, j'en ai apprécié le graphisme tout en déplorant le faible contenu. Mais j'ai toujours trouvé que le rédactionnel était le maillon faible de Batiweb.
Alors maintenant, pourquoi cette diversification ? Même si ces nouveaux sites utilisent les bases de données "produits" de leurs frères "pros", l'ajout de contenu est couteux et long pour concurrencer correctement des sites comme www.maisonbrico.com/ ou d'autres, qui ont des relais radiophoniques ou télévisuels.
Rajoutons à cela que les revenus publicitaires sont moindres puisque le rapport de rémunération publicitaire peut être de 1 à 10 entre le grand public et le professionnel.
Alors, est-ce un choix raisonnable ? Est-ce une demande des annonceurs (produits ou bannières) ? Le modèle est-il viable en l'état ? Sont-ils même crédibles sur un marché complètement différents ?
Je reste quelque peu perplexe sur cette stratégie d'autant que si ces trois acteurs majeurs sont incontournables dans la presse pro, ils sont loin de disposer d'une notoriété équivalente auprès des particuliers.
Gabriel DEGOTT
Observateur du web bâtiment depuis 1997