Voilà des années que je suis de loin ce sujet et là, subitement, il m'a paru légitime d'aller voir où "ça en était", cette fameuse tentative d'uniformisation des bases de données de produits des industriels de la construction..
Car il s'agit bien de cela : UNIFORMISER ! Rien que ça. Un petit défi d'autant que cette harmonisation a pour objectif de se faire internationalement.
Alors pour cela, l'AIMCC a organisé une conférence ma foi très instructive quoique parfois trop publicitaire, dans le cadre de Building 360 un salon organisé au CNIT pendant 2 jours.
Tout d'abord les participants à cette conférence : toujours un peu les mêmes pour qui fréquentent les sujets de la construction : les Industriels via l'AIMCC, les Prescripteurs (UNSFA, UNTEC, CICF), le CSTB qui n'est jamais loin et cette fois en prime, les éditeurs (enfin, certains) de logiciels métiers du bâtiment. Pourquoi les éditeurs de logiciels ? Parce que ce sont eux qui utilisent des bibliothèques de produits dont ils placent des paramètres dans leurs outils de conception ou de calculs. (CAO, calculs structure, thermiques ou environnement)
Et le constat est brutal. Chaque éditeur ou presque a créé et utilise sa propre bibliothèque de matériaux dans son coin ce qui a le don de rendre fou les industriels sollicités de toutes parts et les concepteurs (maître d'oeuvre) qui travaillent avec autant d'environnements différents. Surtout que ces environnements ne communiquent pas entre eux... "L'interopérabilité" voilà ce qui manque.
Mot complexe mais qui en cache beaucop d'autres et beaucoup plus abscons : BIM, IFC, IFD, BSDD, DTH, si vous n'aimez pas les acronymes, vous avez bien fait de ne pas venir.
Mais retenons en un : le BIM ou Building Information Model, en français, la Maquette numérique, le graal, le format de dessin d'ouvrage qui va tout permettre et qui permet déjà beaucoup comme l'a rappelé Mediaconstruct :
* le dessin (la maquette) est évidemment en 3D
* chaque objet est listé sémantiquement (je cite) comme un matériau unique
* les relations entre les objets sont possibles et intelligentes
* le format est ompatible entre les principaux logiciels du marché
Bref, le socle numérique est là, il ne reste "plus" qu'à uniformiser la base de données produits et c'est là que les fabricants entrent en scène et ce n'est pas du gâteau. Patrick Ponthier, Délégué général de l'AIMCC a rappelé la longue marche de ce projet qui a presque 20 ans mais qui précise aussitôt "aujourd'hui nous sommes prêts, nous sommes murs". Une maturité qui ne s'éxonérera pas des difficultés et des contraintes puisque la base de données devra prévoir de multiples segmentations, afin de s'adapter à toutes les cibles, tous les besoins et dans tous les pays !
François Pelegrin de l'UNSFA, insiste sur "les besoins de filtrage justifiés par les compétences de chaque intervenant du projet, l'architecte n'ayant pas forcément besoin des mêmes informations que l'économiste ou le BET"... Dans le même esprit, les lociels de calcul auront besoin, eux, des données techniques, les logisticiens auront besoin des spécifications d'emballage ou de conditionnement et tout ça peut et va sans doute varier d'un pays à l'autre !! Bonjour le boulot...
Et de tout cela, découlera une norme internationale. Comme le dit Bruno Slama, le sage, participant de la première heure, "il n'y a plus qu'à se mettre au travail".
En tout cas, le message à faire passer aux industriels du bâtiment, et celui que nous, web agency spécialisée dans les sites d'industriels est clair : "mettez vos produits sous forme de base de données structurées, vous perdrez un peu de temps maintenant mais vous gagnerez beaucoup ensuite !"
Gabriel DEGOTT
Si vous souhaitez en savoir plus ou participer à cette normalisation, contactez MEDI@CONSTRUCT :
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